La place aux herbes prend part d’un réseau de places typiques du centre de Gap issu d’un lent processus de reconstruction du quartier historique sur lui même. À la fin du XIXe siècle, une nouvelle cathédrale est construite en lieu et place de celle victime d’un incendie. Elle crée un espace résiduel en arrière de l’édifice que s’approprient rapidement les commerçants.
La place est le point de convergence de huit rues étroites et piétonnes, lui donnant une géométrie complexe, informe et, à première, vue difficilement appréhendable. S’y ajoute une topographie prononcée, un manque certain d’unité spatiale et une circulation automobile peu réglementée. Toutefois, la place est le parvis arrière d’un édifice religieux d’envergure, au cœur du centre commerçant et attractif de Gap et sa géométrie tortueuse est le reflet d’une histoire riche, garante de singularités spatiales. Le projet révèle et valorise ces atouts. Il adoucit la perception de l’espace par un revêtement de sol unique en pierres claires, modulé par les aléas locaux, les seuils, les façades et les usages. L’aménagement entend améliorer l’accessibilité handicapée de la place, lui offrir un espace piéton polyvalent sans rupture topographique et faciliter sa gestion au quotidien ainsi que l’écoulement des eaux en surface. La place est donc scindée en deux grandes entités topographiques et géométriques dont l’articulation se fait au chevet de la cathédrale, soulignant un peu plus sa présence.