Le centre départemental des solidarités est construit en lieu et place de l’usine des berlingots de Carpentras. Ce passé industriel a donné au tissu un vocabulaire de clôtures et de murs propre aux faubourgs résidentiels. Le projet s’en saisit pour s’intégrer harmonieusement dans son environnement. Il emprunte au quartier ses matériaux, notamment la pierre de Vers, tout en affichant des dissidences : un alignement sur rue qui affirme le caractère institutionnel du programme grâce à un socle robuste, lourd et pérenne.
Depuis le boulevard Graville, le public entre via l’unique percement de la façade principale. Les traitements du soubassement et de l’étage sont dissociés, à l’image du fonctionnement interne : le socle opaque garantit l’intimité des espaces de consultation du rez-de-chaussée tandis que la moitié haute de la façade est dotée de brise-soleils pour apporter du confort aux bureaux de l’étage. À l’intérieur, les regards convergent vers le patio central paysager qui, lui, revendique une unité en étant traité uniformément sur toute sa hauteur. Le second patio, dédié aux parents et enfant est plus confidentiel. Tous deux sont accessibles et permettent des espaces traversants, un éclairage et une ventilation naturels. Les patios, les choix de matériaux et l’organisation générale compacte et rationnelle garantissent au bâtiment une forte inertie et lui permettent d’atteindre ses objectifs environnementaux. Crédits photographiques : Florent Joliot
